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/9%/1# Notes sur le château d'Angers

On sait que le château d'Angers a été bâti par saint Louis (1). Au commencement du xv* siècle, Yolande d'Aragon fit élever l’élégante chapelle qui s’y voit encore. Le petit château a été rebâti dans le style primitif, au commencement du xixt siècle; c’est que le roi René serait le 16 janvier 1409.

Yolande d'Aragon, duchesse d'Anjou, reine des Deux-Siciles, était la belle-mère de Charles VII. Un matin de mars 1499, elle apprend, dans son château d'Angers, qu’une jeune fille est venue de Lorraine frapper, sur la recommandation de sa bru, Ysabel, femme de René, à l’huis royal de Chinon. Parlant au nom de J’archange des combats, des vierges Catherine et Marguerite, avec l’accent des cœurs simples et purs, sa voix s'élève ardente et sincère, pour prêcher la guerre sainte. La duchesse d'Anjou pousse un cri de joie, de délivrance, et vole à Chinon pour protéger Jeanne d’Arc. |

En mai 1466, Léon de Rosmital, riche seigneur de Bohême, visita l’Anjou. On lit dans le récit de son voyage : « Le château d'Angers a 22 grosses tours, toutes semblables. Jamais je n’ai vu jusqu'ici une citadelle plus forte et mieux défendue. Nous y fûmes reçus avec bienveillance. On nous fit voir dans ce chäteau un grand nombre d'oiseaux de toute espèce. Jamais je n'ai vu de plus belles caves ; quelques unes, remarquables par leur grandeur, ressemblent à des appartements. Toutes étaient rem- plies d'oiseaux ; les noms de quelques-uns d’entre eux me sont inconnus. aussi nous furent montrés trois lions, deux autruches, deux léopards et des chèvres d'Arabie amenés des pays les plus lointains, comme je n’en avais jamais vus dupara- vant. » (Ansou historique, XV, 3)

En 1485, on a recreusé et élargi les douves du château.

Jean de Bourdigné, chapelain de la cathédrale d'Angers, écri- vait, en 1529, dans son ZZisloire agrégative des annales et

(4) Dans la chapelle de Sainte-Gencviève, qu'un de ses prédécessenrs avait fait construire au château d'Angers, Gcoffroy Martel établit |xi° siecle) un Chapitre en l'honneur de saint Laud, dont les restes y étaient vénérés. Lo sanctuaire prit de ce fait le nom de Saint-Laud. Quand Foulques V, au siècle suivant, apporta da Jérusaleiru une relique de la Vraie Croix, il la remit à ces chanoines. Louis IX ayant fortifié Angers et flanqué le château d'impor- ants ouvrages de défense, le Chapitre de Saint-Laud se trouva dans l'obliga- tion de quitter ce lieu devenu complètement place de guerre, et le saint roi lui donna en compensation (1234) l'église de Saint-Germain, située dans l'endroit appelé aujourd'hui Cour Saint-Laud,

chroniques d'Aniou:« Anvers estla capitale du duché d'Anjou, est pour Fa Gemieure du due un ch''eau somptueux .et bien SÉAL. assis sûr ue roche, puissant et bien édifié tant par arti- fice que par Eunature, 1 bien que les £ens se connaissant en faits de pierres, batiertes, mines et essauts, Je tiennent pour l'une des pus fories et pulssusics places du rovaume et le jJu:ent lnprehuble, si ce nest pur funine, »

Le Ÿ novembre 1585, Eeñri I donna l'ordre de démolir le éhitieau, mais Poiadieu de Pas choric arrôta l'œuvre de destruc- tion. Toutes les tours furent rasces de deux étages, à exception des deux tours jumelles de la porie des Champs. qui, grâce à la chambre des orsues situe entre elles, ne furent rasées que d'un étage ot demi. On ne dhninua Ja tour du Nord que d'un seul étasie, à cause de son moulin à vent qui servait à l'approvision- nement du chäteau. Donadieu de Puycharic fit sculpter un tro- phée de canons portant le millésime de 156, que l'on voit encore. (1)

C'est au château d'Angers qu'Henri IV mit fin à la guerre de Ja Ligue. en sitnant le contrat de mariage de César de Vendôme, son fiis na‘urel, avec Ja fille de Mercœur, duc de Bretagne, le 5 avril 199S fou lixlorique, I, 127).

Léon Godefroid, qui visita FAnjou en 168, dit du château d'Angers : « Le chateau, qui est de grand renom pour sa force, est bati à l'une des extrémités de la ville, répondant mème sur les murailles ; la situation de ce château est sur un lieu grande- ment élevé et commande à toute Ju ville; l'accès n'y est sucre facile, la roche qui le soutient étant escarpée quusi de tous cotés, surtout vers la rivicre qui d'un côté lui sert de fossés, les autres en avant de fort profonds. La forme de ce château est oblongue, environnée de fortes murailles parmi lesquelles on compte 18 tours. Le dedans, auquel à peine donne-t-on entrée, est gardé par plusieurs soldats qui ÿ sont en perpétuelle garni- son, et est muni de canons et autres picces de fonte. » Biblio- thèque Nationale, fonds français, 2759.)

On lit dans les Rivières de France avec un dénombrement des villes el curiosilésS remarquables dans chaque province, ouvrage publié en 1644 par l'abbé Coulon: « Le ch'tenu d’An- gers est posé sur un haut, environné de bons fossés tailles dans le roc, flanqué de 18 grosses tours bâties d'une pierre noire. L'entrée en est plus facile aux étrangers qu’à ceux du pays; encore est-ce avec tant de précautions, et aux uns etaux autres,

(1) L’écusson du côté de la Maine porte les armes royales et le millésime de 1593.

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que les civilités des gardes qui vous recoivent entre les ponts et les portes (qui se lévent et se ferment sur vous), sont aussi sus- pectes que les compliments d'un sergent qui vous salue à la porte d'une prison. Du coté qu'est le précipice sur larivitre, qui passe at pied, on montre une machine avec laquelle on tire fort aisé- ment un gros fardeau de bas en haut, se reposant quand on veut, Sans craindre que la charge n'échappe et ne retombe. » On sait que le surintendant des Finances, Nicol1s Fouquet, marquis de Belle-[<le, fut arrêté à Nantes, par ordre de Louis XIV, le 5 septembre 1661. On le fit monter aussitôt dans un carrosse entouré de plus de cent mousquetaires et on le con- duisit au chäteau d'Anvers. Colbert le principal instigateur de la disgrâce de Fouquet, aecompasnait le roi à Nantes, avec un grand nombre de personnazes de la Cour. Les Mélanges Cotber£ (CVI, folio 19) renferment une lettre bien suggestive, écrite d'Ancers, le 3 septembre, deux jours avant l'arrestation de Fouquet. par le sieur de Chàtillon et adressée au futur con- troleur cénéral des finances : « Monseigneur, je vous envoie un grionaementdu Clutteuu d'Angers, lequelje vous suprlie de ne soumettre à aucun examen, n'étant ni assez exuct ni assez COT- rect pour un original. Sa capacité et étendue peut ê.re triple de celle de l4 Bastille. De vous en fire une déduction par le menu et au juste, il ne n'a pas été possible présentement. Aussi ai- je eru qu'il suflirait de vous rapporter que l'ayant visité et exa- miné en grues. tint en son corps qu'en ses défauts les plus appa- rents, il se peut dire que. lu place est inattaquable à coup de main, hors toute entreprise et dessein d'insulte, ne connaissant point de fossé pareil taillé dans le roc, n1 hauteur égale de muraille en tout son pourtour. Sa structure est antique, n’y ayant rien d'offensif à la moderne ; toute son enceinte de maconnerie est saine, à la reserve des voûtes des tours, ter- rasses et plates-formes, se sentant de la vieillesse de l’édirice. Tous les dedans, les couvertureset charpentes sont en si pitoyable état qu'il ne se peut exprimer. La chapelle, d'une magnifique structure, s'ensevelira dans peu dans les ruines. Point de halles ni losements de soldats, nulle guérite. Les ponts, les parapets et embrasures sont à rétablir de neuf. Tout conclut à une répa- ration proinpte : pour bien la commencer et aucunement l’avan- cer, dix mille écus seront très utilement employés; attendant un jour de la muniticence du Roi les moyens de restituer et. de rétablir le tout en un état de perfection. L'état auquel les choses se voient présentement, fait peur. Je vous supplie tres hum- blement, Monseigneur, d'excuser le peu de temps que j'ai, ayant

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duûtanñt de bonne volonté qu’homme du münde de rendre les dévoirs delrespect et toute obéissance, comme votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur. Cadtillon. »

. En 1667, Charles de Beaumont d’Autichamp fut nommé par Louis XIV lieutenant de roi du château et de la ville d'Angers. Cette charge s’est perpétuée sans interruption dans cette famille jusqu’à la Révolution Française.

_ Barthélemy Roger, moine de l’abbaye de Saint-Nicolas-lès- Angers, écrivait, en 1674, dans son Jistoire d'Anjou: « Le chà- teau sert de clôture à la ville, depuis la porte Toussaint jusqu’à \ja Basse-Chaîne. Ce château est une des plus belles et fortes places de France. Il a deux portes, l’une du côté de la ville, et l'autre qui regarde dessous, qu'on appelle la porte des Champs. Depuis sa construction, on y a ajouté deux nouvelles fortifica- tions, savoir : l'éperon des Lices et le boulevard de la Bassè- Chaîne. » |

Le 93 janvier 1687, le marquis de Seignelay mandait à l’évêque d'Angers : « Le roi envoie au château d'Angers quelques femmes religionnaires opiniâtres, qu’il a été jusqu'à présent impossible de convertir, et Sa Majesté m’ordonne de vous en

onner avis, afin que vous prenicz la peine de les voir pour les exciter à recevoir les instructions que les ecclésiastiques que vous choisirez pour cela pourraient leur donner, en cas qu’elles se trouvent dans de meilleures dispositions qu'elles n’ont été jusqu'ici.

Le 4 août 1687, le même écrivait au commandant du château : « Le roi envoie au château d'Angers les sieurs de Montginot, de Verdeille et de Romeron, qui sont des gens opiniätres dans la religion prétendue réformée. Sa Majesté veut qu’ils soient soigneusement gardès sans avoir communication ensemble ni avec personne du dehors, si ce n'est avec M. l'Evêque d'Angers ou les ecclésiastiques qu’il voudra leur envoyer. Ïls doivent payer leur dépense ; et s’ils veulent des valets, il faut que vous leur en donniez d'anciens catholiques, de la bonne conduite desquels vous soyez assuré; s’ils veulent en faire venir de Paris, vous prendrez la peine de ’en envoyer un mémoire, afin qu'avant de les leur envoyer, je fassé examiner s'ils Sont de la qualité dont ils doivent être. »

Seignelay mandaïit encore, le 28 août 1687, à M. d'Autichamp,

ieutenant de roi au château d'Angers : « Le roi trouve bon que vous fassiez enterrer le corps de la veuve Pitan dans quelque jardin ou autre endroit du château, etque vous teniez cela secret le plus qu’il se pourra. Son fils prétend qu'elle avait plusieurs

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diamants sur elle, qu’elle cachait jusque dans ses cheveux, et qu’elle en avait aussi donné à garder à une femme nrisonniere avec elle. Il faut que vous en fassiez une perquisition exacte, et que vous m’envoyiez, s’il vous plait, l'inventaire de tout ce que vous aurez trouvé lui appartenir. » (Documents inédits Sur l'Histoire de France).

Le 11 mars 1689, Scignelay écrivait au commandant du chà- teau : « Le roi envoie au château d'Angers une femme nouvelle catholique, dont l’esprit est pernicieux sur le fait de la relision. Il faut qu'elle y soit soigneuszment vardéc, et empêcher qu’elle n'écrive ; mais vous pourrez lui faire voir tel ecclésiastique que M. l’évêque d'Angers jugera à propos. »

Le comte de Pontchartrain mandait, le 12 murs 1691, au heutenant de roi, au chàleau d'Angers : & Me Ja duchesse de la Force a tort de vous demander des livres des ministres Claude et Jurieu, et vous ne devez lui en donner aucun. Si elle veut de bons livres pour s’instruire des vérités de la religion, vous pouvez lui donner ceux que M. l'évéque d'Angers trouvera à propos. À l'égard de la femme qu'elle veut ôter, il faut que vous me fassiez savoir, s’il vous plait. si elle est ancienne catholique, si elle en veut une autre à sa place et qui elle est, afin que je prenne sur cela les ordres du roi. »

Le 16 octobre 1695, le comte de Pontechartrain écrivait au commandant du château d’Ancers : « Le roi envoie au chäteau d'Angers un homme tres dansereux, ponr avoir compose ef écrit des libelles. Il faut qu'il Y soit soionensement garde. sans qu’il ait aucune communication du dehurs ni la Hberié d'écrire, Sa dépense sera payée à 20 sols par jour. » Il s'agit de Pauiel de Larroque, qui fut mis en libcrié en Ib). Le comte de Pontchartrain mandait, en effet, à l'évèque de Meaux, le 8 janvier 1700 : « Le sieur de Larroque, qui avait été enfermé au château d'Angers, pour avoir fait une préface à un mauvais livre, fut mis en liberté l'année passée, à condition de rester dans la ville d'Angers jusqu'à nouvel ordre, ce qui fut fuit apres que mon père vous eùt consulté, par ordre du roi, Sur son sujet. Ce même homme demande à présent la liberté eutitre de se retirer il le trouvera à propos. Je vous prie de prendre la peine de me mander quel est votre sentiment à cet égard, afin qu’en rendant compte au roi de sa lettre je puisse en même temps dire à Sa Majesté ce que j'aurai appris de vous » Larroque était à Fontevrault en 1%02 : il composa en cette année, à l’aide des archives de l’abbaye, la biographie de toutes les abbesses (Anjou historique, VII, 456).

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Le lieutenant de roi des ville et château d’Angers eut maille à partir, de 1741 à 1744, avec le Présidial et la Municipalité d'Angers. L'histoire de ces différends a été racontée dans l’An- jou historique (XIII, 147 ; XVI, 367).

Claude-François Duverdier de la Sorinière écrivait, d'Angers, le 17 septembre 1743, au Mercure de France: « Nous avons un fort beau et bon château, réside un lieutenant de roi, très respectable et tres respecté. Cette forteresse est presque toute bâtie de pierres d’ardoise, dont on a taillé des blocs énormes, qu’on a liés avec le meilleur ciment. »

En 1776, un ingénieur géographe, nommé Moithey, publia des Recherches hisloriques sur la ville d'Angers. Il parle ainsi du château : « Il est flanqué de 18 grosses tours rondes et d’une demi-lune. Du côté de la rivicre, il est bâti sur un rocher de 125 pieds de haut. Ses fossés à fond de cuve sont de 90 pieds de large et profonds de 58. 11 y a au pied du château une chaîne que l’on tend à la tour Guillou, lorsqu’on veut fermer l'entrée de la rivière. »

On lit dans la Descriplion de la ville d'Angers que l’abbé

Péan de la Tuilerie publia en 1778 : « Le château est à l’une des extrémités de la Cité, sur un rocher, et entouré de fossés à fond de cuve, taillés dans le roc, qui est escarpé du côté de la rivière, qui coule au pied, et de laquelle on élève avec une machine très commode toutes les munitions qui lui sont nécessaires. Il est d’une figure triangulaire, tout bâti d'ardoises ct flanqué de 18 grosses tours rondes et d’une demi-lune qui est à la porte du faubourg. La chapelle est haute et fort grande, bien cons- truite, et voûtée d’une manière assez hardie. Elle touche un appartement, du même côté, il se voit encore une cage de fer. Le château est muni de quelques pièces d’artillerie, propres pour sa défense et pour les réjouissances publiques. Il y a une garnison d’Invalides et un capitaine ou gouverneur pour le roi, qui commande dans la ville et dans ses dépendances. »

Mre Letondal raconte, dans ses Mémoires, qu’en 1779 elle

alla au château voir la fameuse cage de fer. Elle y rencontra

des prisonniers anglais, à qui elle fit la charité (Anjou histo- rique, V, 6).

Desjobert, qui.visita le château le 21 maï 1780, dit que « la cage ressemble beaucoup à celle du Mont Saint-Michel. » (Anjou historique, XI, 238),

Une loi du 10 juillet 1791 rangea le château d'Angers parmi les places et postes militaires de l’intérieur, déclarés aliénables par les corps administratifs. Aussitôt on forma le projet de

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réunir au château le tribunal criminel et son greffe, les trois prisons ou maisons de détention et une compagnie de vétérans ou quelques brigades de gendarmerie à pied. L’exécution de ce projet, repris au début du XIX°: siècle, n’eut jamais lieu.

Du 31 août au 12 septembre 1792, cent quarante-quatre ecclésiastiques Manceaux, qui avaient refusé le serment à la constitution civile du clergé, furent emprisonnés au château d'Angers, avant de partir pour la déportation en Espagne. (Anjou historique, XIX, 139).

Sur la prison du château d’Angers pendant la Révolution, voir l’Anjou historique (V, 72; XIII, 596; XV, 66).

Sur l'arsenal du château, formé en 1793 et qui subsista jusqu’en 1803, voir l’Anjou historique (XII, 469).

Le 10 octobre 1795, eut lieu la translation des prisonniers du château à la Rossignolerie, mais le 5 juin 1799 un arrêté de l'administration départementale ordonna de les transférer de nouveau au château, à cause de la guerre des chouans. Le 19 avril 1890, le préfet enjoignit à la municipalité d'Angers d'opérer le transfert des prisonniers du Château à la Rossignolerie. Enfin le 15 juin 1804 un arrêté préfectoral ordonna que les détenus de la Rossisnolerie seraient définitive- ment transférés au Château, à cause de l'établissement du lycée. Deux ans après, le 29 août 1806, ceux de la Prison Nationale (place des Halles) y furent également transférés. En 1813, on enferma deux cents matelots anglais dans la chapelle. L’empe- reur fit emprisonner au château d'Angers, en février 1814, le futur cardinal d’Astros (4 njou hislorique, XIX, 89).

. Au commencement de 1814, trois cent trente deux condamnés venant de Willevorde furent évacués sur Angers et déposés dans l’ancienne abbaye de Saint-Nicolas. Une maladie pestilentielle, dont ils avaient apporté le germe, se développa bientôt; un grand nombre y succomba, ainsi qu'une grande partie des admi- nistrateurs et officiers de santé qui leur donnérent des soins. Le reste de ces malheureux fut par ordre transféré au Château, et, malgré l’agglomération de huit à neuf cents personnes sur ce point, en y comprenant les prisonniers habituels, la contagion cessa et les malades recouvrèrent peu de temps après la santé.

Sous la Restauration, un lieutenant de roi fut installé au chà- teau, comme avant la Révolution (1). Le 22 mai 1815, un décret

(4) Depuis 1667 jusqu’à la Révolution, la charge de lieutenant de roi se peroëtua sans interruption dans la famille d'Autichamp. Le 7 mars 1803, le préfet écrivait : « Le logement du liestenaat de roi, au château, lest dans le plus mauvais état ! »

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impérial mit le château d'Angers en état de siège, et à ce moment on coupa le pont en pierre près la voûte d'entrée, pour y établir un pont-levis. À la fin de 1815, le chateau fut trans- formé en magasin à poudre et en arsenal, tout en conservant les prisons des hommes L’ordonnance royale du 1% août 1821 classa le château parmi les postes de guerre.

De 1820 à 1836, les aliénés du département de Maine-et-Loire furent installés au château d'Anvers (Anjou historique, XXII, 174).

En 1831, on a démoli le bastion qui défendait la Porte des Champs et qui s'étendait jusqu'à la statue du roi Roné 1). A la méme époque, on démolit écalement la tour Guillou, du côté de la Basse-Chaïne.

C'est en 1856 que les détenus quitterent déf finitivement le château pour la prison actuelle.

Les Paroisses angevines des Diocèses de Marllezais et de La Rochelle

L'abbaye de Saint-Pierre de Maillezais (Vendée) fut fondée dans la seconde moitié du x* siècle. Il n'en reste plus que des ruines. |

Le Pape Jean XXII, considérant que le diocèse de Poitiers était trop vaste pour qu'un seul évêque pût étendre ses soins partout, avertit le roi Philippe le Lony qu'il avait l'intention de créer deux nouveaux évêchés ; par une Bulle datée d'Aviunon, le 13 août 1317, il divisa le diocèse de Poitiers, et le partage donna naissance à deux nouveaux sivees, l’un à Eucon. l'autre à Maillezais. Le diocèse de Muillezais comprit l'archiprètré d'Ardinet les quatre doyennés de Bressuire, Fontenav-le Comte, Saint-Laurent-sur-Sèvre et Vihiers. Voici les principaux pas- saves de cette Bulle :

« Considérant que Ja multitude est grande dans le diocése de Poitiers et qu’un seul pasteur ne peut suffire ; qu'il est difficile que tant de personnes de l'Église et du siècle puissent recourir à un seul chef, pour la louange de Dieu, l'honneur de l'Érlise

(1) On écrivait en 1816: « Un pont-levis existait autrefois la Porte des Champs) ; le tout est en ruine et hors de service. »

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Bt le salut des fidèles, nous partageons l’évéché de Poitiers, èt nous érigeons en cités les villes de Maillezais et de Luçon, car par leur célébrité et leurs richesses elles sont dignes de ces nou- veaux honneurs. D'après notre puissance apostolique et la plé- _nitude de nos pouvoirs, nous ordonnons que le monastère de Muillezuis soit fidcle aux préceptes de saint Benoît; tnais son éylise est changée pour toujours en église cathédrale. En consé- quence, nous accordons, pour le présent et l'avenir, à la cité de Maillezais les doyennés de Fontenay-le-Comte, de Saint- Laurent-sur-Sèvre, de Vihiers et de Bressuire ; nous lui don- nons aussi les monastères et les prieurés qui relèvent de ces pays divers. À ces faveurs nous en ajoutons d'autres : Maillezais aura toutes les dignités, les droits, les juridictions temporelles et spirituelles, telles qu’elles avaient coutume d'être au diocèse de Poitiers, il sera libre de toute supériorité. La prééminence, la juridiction, l'exercice du droit spirituel et temporel; qui avaient jusqu'alors appartenu à l'évêque de Poitiers, appartien- dront à celui de Muillezais, et dans l’étendue du territoire qui lui est accordé il aura les fruits, les revenus des dignités et des offices. Voulant valider toutes ces choses pour l'éternité, ét craignant que quelqu'un, n'importe sa prééminence et sa condi- tion, qu’il soit évêque, archevêque ou roi, ne songe à troubler nos résolutions, nous déclarons inutiles ou vaines toutes les tentatives qui pourraient être faites. Qu'il ne soit donc permis à aucun homine de briser les volontés inscrites sur ces pages ; qu’il ne songe jamais à prendre des résolutions contraires à la division que nous venons de faire; qu'il ne songe jamais à énfréindre Nos institutions, nos volontés, Nos établissements, les libertés données, les défenses que nous avons fuites. Si quelqu'un a l'audace d’attenter à nos ordres, qu'il reconnaisse qu’il doit encourir l’indignation de Dieu et des bienhicureux Apôtres Pierre et Paul. » -

À la demande du roi Louis XIII, le pape Urbain VIIT, au Mois de janvier 1631, décida que le sivge épiscopal de Muillezais . serait transféré à Fontenay-le-Comte. Mais cette bulle de trans- lation éprouva des obstacles de la part même de la ville qu’on voulait honorer, et elle ne recut aucune exécution.

Le 4 mai 1618, le pape Innocent X, après avoir rappelé les dispositions d'Urbain VIII touchant la translation du siège épis- cÔpal à Fonténay-le-Comte et faisant droit à la nouvelle sup- rliqué du clergé de Maillezais et du roi de France, prononcça la suppression de l'évêché de Maïillezais et érigea celui de La Rochelle. Il assigna pour circonscription au nouveau diocèse,

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l’ancien diocèse de Maillezais et le pays d’Aunis, avec l’île de Ré, qu'il distraya de l’église de Saintes. Au mois d'août de la même année, Louis XIV, par lettres patentes. approuva et confirma la bulle d’'Innocent X eten prescrivit l'enregistrement. Toutes les difficultés avec le diocèse de Saintes étant levées, la bulle du pape et les lettres patentes du roi furent enresistrées au greffe du Parlement pour être exécutées selon leur forme et teneur ; l'arrêt est du 7 septembre 1650.

Malgré cette heureuse solution, la translation désirée ne se fit pas encore. Elle fut arrêtée par d’autres opposants et ces der- niers eurent tant de crédit que, durant 15 ans, ils réussirent à tout entraver.

Le 30 mai 1664, Louis XIV donna des lettres patentes, dans lesquelles il parlait en maître qui prétend être obéi. Il proron- çait, conformément aux bulles d'Urbain VIITet d'Innocent X, la suppression de l'évêché de Muillezais et l'érection du nouveau siège de La Rochelle. Le Parlement. sans s'arrèter aux dires des opposants, ordonna qu'on enregistrerait incessamment les lettres royales, et le 4 mai 1665. parut l'arrêt portant vérification des bulles de sécularisalion du chapitre de Maillesais, et trans- lalion d'icelui en la ville de La Rochelle, el des lettres patentes du 20 mai 1600614 sur le méme sujel. aux charges el conditions y contenues. Le 16 novembre 1666, les bulles de sécularisation et de translation furent fuliminées par l’évêque de Poitiers. La sentence de fulmination portait que les nouveaux chanoines quitteraient l’habit monacal et se rendralent de suite à La Rochelle. Le même jour, dans une réunion de son chapitre, Henri de Laval de Bois-Dauphin, évêque de la Rochelle, décida qu’on commenceraijt le service divin à la Rochelle aux premières vêpres de Noël.

Dès 1618, Ms" de la Guibourgère abandonna son titre d'évèque de Muillezais pour prendre celui d'évêque de La Rochelle, mais le siège épiscopal n’y fut transféré en fait qu à la tin de 1666.

Les paroisses angevines qui appartenaient au doyenné de Saint-Laurent-sur-Sèvre étaient : Le Longeron, Montigné-sur- Moine, La Romagne, Roussay, Saint-André-de-la-Marche, Saïnt- Christophe-du-Bois, La Séguinière, La Tessouale, ‘Torfou.

Voici maintenantla liste des paroisses angevines qui faisaient partie du doyenné de Vihiers : Bégrolles, annexe du May-sur- Evre, érigé en paroisse le 10 décembre 1802; Cernusson; les Cerqueux-sous-Passavant ; Chanteloup ; Notre-Dame de Cholet ; Saint-Georges de Cholet, paroisse qui devint plus tard annexe

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de Notre-Dame, à laquelle elle fut réunie en 1:55 ; Saint-Picrre

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de Cholet ; Coron ; Cossé ; La Crilloire, paroisse supprimée le 10 décembre 1802 ; Faveraye. appelé Faveraye-Mächelles depuis 1851 ; La Fosse-de-Tioné; Notre-Dame des Gardes, paroisse érigée en 1846; Maulévrier; château de Maulévrier, paroisse réunie plus tard à celle de Maulévrier; Le Mar-sur-Evre; Muzières ; Montilliers ; Nuaillé, annexe de Mazières, érivé en paroisse en 170; La Plaine; Saint-Georges-du-Puy-de-la- Garde ; Suint-H'laire-du-Bois ; Saint-Léger-sous-Cholet, annexe du Mav-sur-Evre, devenu une paroisse le 10 décembre 180 ; Saïnt-Molaine près Cholet, paroisse supprimée le 10 décembre 1802; Saint-Paul-du-Bois; Somloire ; Tancoigné ; La Tourlan- . dry; Toutlemonde, annexe de Saint-Hilaire des Echaubrognes, érivé en paroisse le 10 décembre 1802 ; Trémentines ; Trémont; Vezins ; Notre-Dame de Vihiers, supprimée le 10 décembre 1802 ; Saint-Hilaire de Vihiers, paroisse évalement supprimée le 10 décembre 1802; Saint-Jean de Vihiers, supprimé comme paroisse le août 1680, fut une annexe de Notre-Dame de Vihiers jusqu'au 10 décembre 1802; Saint-Nicolas de Vihiers ; Le Voide; Yzernay.

Quand, en 1317, le doyenné de Vihiers fut détaché du diocèse de Poitiers pour faire partie du nouveau diocèse de Maillezais, la dignité de doyen de Vihiers était annexée à la cure d’VYzer- nay ; elle passa plus tard à la cure de Saint-Hilaire-du-Bois.

Les Cerqueux de Maulévrier et Somloire faisaient partie du dovenné de Bressuire.

Les quatre Imprimeries d'Angers (XVIT et XVII siècles)

Depuis le XVIe siècle, il y avait quatre imprimeries à Angers,

La maison Hernault, installée rue Lionnaise. imprima en 15S2 lx Bible des Noëls noureaux faits en l'honneur de N, S.J. C.,et deux ans après le Balon de défense el miroir des professeurs de la vie régulière de l'abbaye et orire de Fontecrautt. Au X VIF sivele. elle s'établit place du Pilori.

C'est à la chaussée Saint-Pierre que se trouvait depuis la fin du XVI" siecle l'imprimerie Avril. En 1675, on y pubiia la Vée de Marguerite des Haies ; en 1680, les Sialuts du diocèse

11 | d'Angers. Pierre-Louis Dubé, qui épousa Marie-Claude Avril le 2 mai 1735, dirigea la maison jusqu'à sa mort.

Marin Ysambard, installé rue Saint-Michel (rue Pocquet-de- Livonnière), mourut le 15 août 1624. Pascal Yvain, qui lui succéda, imprima en 1671 les Annales Calvairiennes et mourut en 1/01. Le vendre d'Yvain, nommé Jean Hubault, mourut en 1719, et sa veuve continua de diriger la maison.

Enfin Louis-Charles Barrière. qui avait épousé, le 27 janvier 1732, la fille de l'imprimeur Christophe Hernault, s'installa dans la maison portant aujourd’hui le 40 de la rue du Cornet. En 1745 il imprima un Recueil des règlements concernant la discipline des Facullés de Droit, et trois ans après le LL des privilèges de la ville et mairie d'Angers.

Au milieu du XVIII" siècle, il y avait donc comme impri- meurs : Hernault (place du Pilori), Hubault (rue Saint-Michel), Dubé (chaussée Saint-Pierre) et Barrière (rue Saint-Laud). La municipalité s’occupa d’eux, dans sa délibération du 17 décem- bre 1753 : :

« Depuis plus de deux cents ans, il y a toujours eu dans la ville d'Angers quatre imprimeurs, entretenus d'ouvrages. Il plut au Ro, par arrêts de son Conseil d'Etat des 21 juillet 1704 et 3 mars 1739, de réduire le nombre des imprimeurs dans toutes les villes de son royaume et d’en tixer le nombre pour Angers à deux seulement. ce qui arriva en 1741 que M. le Chancelier (Daguesseau) y tit exécuter l'arrêt de 1759, et les sieurs Barrière et Dubé seuls réservés en conséquence d'arrêts particuliers obtenus par eux à cet eflet, quoique les plus nouveaux imprimeurs et les premiers de cet art en leur famille. Des ce temps, on se serait sans doute aperçu de cette réduction, sans qu'avant plu à Sa Majesté d'accorder à René ZZernault, garçon, et à la veuve AHubaull, anciens imprimeurs, la permis- sion d'exercer leur art d'imprimerie pendant leur vie, on n’a pas eu occasion d'éprouver aucun changement, parce que René Hernault, le plus employé de tous et secouru par François Hernault, son neveu et son élève, a toujours continué de travailler jusqu'à son déces, arrivé le 5 novembre 1:52.

« Francois Hernault ayant obtenu des provisions d’imprimeur ordinaire du Roi à Angers, au mois de juillet 1747, et y ayant été recu, a continué jusqu'à présent les mêmes ouvrages et rendu au public les mèmes services qu'il avait rendus sous René Hernault. son oncle, et sous son nom et privilège À Ia vérité, ne pouvant plus imprimer lui-même avec l'imprimerie de son oncle, attendu que, conforméinent aux reglements de

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l'imprimerie, ses presses ont été démontées par les deux impri- meurs réservés (Barrière et Dubé), et les ustensiles déposées dans la chambre syndicale (19 mars 1753), il faisait faire les impressions dont il était chargé par les imprimeurs réservés, et avait continué jusqu’à présent de faire les choses sur le même pied et pour les mêmes prix que son oncle et lui avaient toujours faits.

« Il est à craindre que le décès de veuve Hubault, qui est âgée de 80 ans, venant à arriver. et ne restant plus que deux imprimeurs, ce soit un moyen de se faire payer au-delà du prix ordinaire et de priver le public de l'impression dont il pourrait avoir besoin, vu la difficulté que deux imprimeurs puissent faire toutes les expéditions aussi promptementqu'il serait nécessaire, et la quantité d'ouvrages de typographie que Ja ville est obligée de fournir tous les ans, d'où il nuaîtrait un préjudice pour le public.

« En présentant une requête au Roi à son Conseil, expositive des motifs ci-dessus, on pourrait espérer obtenir de sa bonté une place de troisième imprimeur, y en ayant quatre à Caen, Nantes, Orléans, Rennes et autres villes qui sont de beaucoup moins étendues qu'Angers. S'il plait au Roi de vouloir bien accorder cette grâce, on ne pourrait jeter les Yeux sur un sujet plus en état de la remplir que sur Francois Hernault, libraire et imprimeur ordinaire du Roi à Angers, non seulement par sa capacité reconnue de toute la ville, mais encore parce qu'il est muni du fonds d'imprimerie de son oncle, sous lequel, attendu son grand âge et sa caducité. il l’a conduit seul pendant plus de dix ans, à la satisfaction et contentement de tous ceux qui l’ont employé. D'ailleurs, il est le seul imprimeur de reste de la famille Hernault. laquelle a exercé cet art à Angers de père en fils depuis près de deux cents ans, et toujours dignement, ce qui doit mériter une préférence en faveur de François Hernault. »

Séance tenante, on décide « qu'il sera présenté au Roi une requête, par laquelle Sa Majesté sera suppliée d'accorder à la ville d'Angers une troisième place d'imprimeur, pour y être exercée conformément aux règlements de l'imprimerie, cette augmentation d'imprimeurs étant absolument nécessaire et utile tant pour Angers que pour les petites villes voisines qui y ont recours, comme Bauvé, Beaufort, Beaupréau, Chäteau- gontier, Laval, Saint-Florent et autres il n’y en a point. Sa Majesté sera suppliée d’agréer pour remplir cette troisième place François Hernault, libraire et imprimeur ordinaire du

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Roi à Angers, suivant les lettres de provision du 16 juillet 1747. »

François Hernault mourut le 13 avril 1762, et avec lui dispa-. rut la plus vieille famille d'imprimeurs angevins.

Le 17 mai 1779, Pavie fut recu imprimeur à la place de la veuve Dubé, mais il alla s’établir en haut de la rue Saint-Laud. Nous lisons à ce sujet dans les Affiches d'Angers du 93 juillet 1779 : « Le sieur Louis-Victor Pavie, nommé par arrêt du Conseil imprimeur-libraire à Angers, en la place de feu M. Dubé, tient son imprimerie rue Saint-Laud, pres la Porte Ansevine ». Pavie étant mort le 17 avril 1796, sa veuve dirigea la maison jusqu’en 1810. Le 1‘ janvier de cette année, Louis- Joseph-Francois-Marie Pavie succéda à sa mere. En 1835, Louis- Victor Pavie, fils du précédent, fut mis à la tête de l'imprimerie, et après lui M. Laïîné en 1845, MM. T'endron et Daloux en 1875, Burdin et Cie en 1878. C'est aujourd’hui la Société Française d'Imprimerie, 4, rue Garnier. |

Claude-Henriette Hubault, fille de la veuve Hubault, épousa, le 1'" février 1751, André-Jacques Jahyer, qui ne tarda pas à obtenir le titre d'imprimeur du Roi. Etienne-René Jahyer, neveu du précédent, qui lui succéda, s’associa avec Geslin pendant la Révolution, et alla en 1805 prendre une autre impri- merie à Blois.

Quant à PBarricre, il prit pour associé, en 1771, son gendre Churles-f'rançois-Bonaventure Billault, à qui, l’année suivante, il ea l'imprimerie. Billault prit à son tour pour associé, en 1%19, Charles-Picrre Mame, comme nous l’apprennent les Affcles d'Angers du 5 mars de cette année : «Le sieur Mame vient d'entrer en société avec M. Billault, imprimeur de Mer l'Évéque. et il tiendra dorénavant son domicile dans la maison du sicur Billaulf, au bas de la rue Saint-Laud, pres la rue des Poéliers. » Kouvelle annonce, le 22 juin 1381 :4 Le sieur Maine, libraire de l'Université, vient d'être nommé imprimeur par arrèt du Conseil d'État privé du roi, du 9 avril 1381. Il sucecde au sieur Billanit, qui à fait sa démission, et il entre dus tous ses droits et privilèves, » En 1797, Mame transféra son imprimerie (1) à l'Oratoire, et le 23 septembre J1KO01 il Ja céda à ses deux fils Philippe-Aususte et Charles-Mathieu. Au mois de septembre 18C8, Ernest Le Sourd acheta l'inprimerie, qu'il transféra en 1855 à Ja chaussce Saint-Pierre. Le janvier

(1) En 1827, Lannay-Gagnot, libraire, fonda, dars l’immeuble abandonné par Mam en 1707, une nouvelle imprimerie, dirigée plus tard par Eugène Barassé, Germain et Grassin, aujuurd’hui la Sociélé des